dimanche 27 novembre 2011

Les liens faibles, les liens forts.



"Le lien social désigne l'ensemble des relations qui unissent des individus faisant partie d'un même groupe ou qui établissent des règles sociales entre individus ou groupes sociaux différents. Les liens sociaux permettent d'assurer la cohésion sociale et l'intégration des individus, soit par le partage de valeurs communes, soit par la reconnaissance sociale des différences, lors de l'établissement de règles . Les liens sociaux permettent aux individus d'acquérir une identité sociale."

Entre les liens sociaux on distingue les liens forts (avec la famille et les amis proches) et les liens faibles.
Les différences entre ces deux types sont très visibles ; avec l'entourage, le contact est beaucoup plus intense qu'avec les connaissances.
Avec les individus de liens forts, on consacre plus de temps ( la fréquence) et on partage plus de moments intimes avec la famille ou les amis proches que l'on ne le ferait avec nos connaissances. De plus dans les liens forts, l'intimité est plus développée que dans les liens faibles, on partage nos secrets, nos problèmes avec les membres de notre famille ou avec nos meilleurs amis tandis qu'avec nos connaissances la discussion est plutôt centrée sur des choses sans intérêt particulier.
Cette empathie est absente dans les liens faibles, où l'on a moins confiance en les personnes avec lesquelles on reste en faible contact. Cependant, lorsque l'on se confie à une de nos connaissances, on s'expose à plus de risque, car le lien entre cette personne et nous-même est faible et, par conséquent la confiance diminue.


Ainsi, l'information intime délivrée pourra être plus simplement divulguée par cet individu qu'elle l'aurait été par notre entourage. Au quotidien, on peut voir cela grâce aux nombreuses rumeurs circulant, déformées à chaque nouvelle transmission,c'est d'ailleurs le principe du jeu du téléphone arabe, qui prouve que le contenu de chaque message transmis à ses partenaires a été le plus souvent déformé. Cette action répétée à plusieurs reprises provoque par conséquent de nombreuses rumeurs, infondées. 

De plus la réciprocité des services rendus est plus élevée dans les liens forts. Ainsi, cela nous permet de voir que les liens faibles restent beaucoup plus ouverts, même s'ils sont de court terme, voire occasionnels, que les liens forts, qui restent strictement enfermés sur un groupe précis.

Pour prouver qu'Internet n'est pas responsable de l'affaiblissement des liens sociaux entre les gens, une enquête destinée à l'ensemble des Américains a été effectuée par le centre scientifique Pew Research Center.
 Les chercheurs voulaient vérifier l'influence des réseaux sociaux sur les contacts entre les individus dans la vie courante. Les résultats montrent que les internautes et les passionnés de nouvelles technologies ne sont pas exclus de la société mais au contraire, sont plus ouverts, tolérants et peuvent faire de nouvelles connaissances plus facilement que ceux, sceptiques aux nouvelles technologies d'Internet qui ont beaucoup moins d'aisance lors de nouveaux contacts.

De nombreux sociologue ont étudié la qualité des liens sur les réseaux sociaux, en voici quelques un :

Cameron Marlow est un sociologue de la maison de Facebook.


D'après ce sociologue les femmes peuvent avoir six vrais amis et les hommes quatre. Dans une enquête publiée dans The Economist (27 février 2009) il prouve que pour un utilisateur de facebook le nombre moyen d'amis est environ de 120. Mais on reste en vrai contact seulement avec une petite partie d'eux, pour les femmes ce nombre reste plus grand que pour les hommes (10-15). Marlow dans ses recherches trouve que même pour les utilisateurs de Facebook qui collectionnent les amis, le nombre d'amis avec lesquels ils gardent le contact n'augmente pas énormement. Ainsi un homme « moyen » possédant environ 120 amis commentate régulièrement le statut, les photos ou le mur de seulement 7 de ses amis. Tandis qu'une femme « moyenne » est considérée comme légèrement plus sociable puisqu'elle commente régulièrement les statuts, les photos ou le mur de 3 personnes de plus que l'homme, soit 10 personnes. Pour la communication bidirectionnelle (chats, e mails) la femme interagit également plus que l'homme en répondant à 6 personnes au lieu de 4 pour l'homme. Pour les utilisateurs de Facebook possédant plus de 500 amis, on constate une augmentation non proportionnelle de leurs intéractions avec leurs contacts (10 personnes pour les hommes, 16 pour les femmes) mais toujours une sociabilité plus accrue chez la femme que l'homme.

Cameron Marlow , dans ses enquêtes utilise la théorie du Nombre de Dunbar (règle de 150) avec laquelle son nombre moyen défini d'amis sur facebook est parfaitement compatible.
Pour accèder à ce résultat, Robin Dunbar, anthropologue, en 1992 a cherché à savoir si la taille de néocortex détermine certains aspects de la vie sociale de primates. D'après ses recherches on constate que plus le rapport du néocortex est grand plus les primates vivent dans des groupes. Le rapport du néocortex de l'homme est de 4/1. Dunbar grâce à ces résultats trouve une " taille de groupe humaine moyenne " qui est de 148 personne. Elle sera ensuite arrondie à 150 individus au fil du temps. Aujourd'hui connu comme le nombre du Dunbar, ce nombre représente la une limite théorique du nombre de personnes avec qui on peut maintenir des relations sociales, stables.

Robin Dunbar


L'anthropologue suivant, à travailler sur ce phénomène a été :
Mark Granovetter est un sociologue américain, représentant de la sociologie des réseaux sociaux :


Avant de commencer ses recherches, il définie la force d'un lien comme: " une combinaison de la quantité de temps, de l'intensité émotionnelle, de l'intimité et des services réciproques qui caractérisent ce lien". Il démontre ensuite que les liens forts ne permettent pas de relier entre eux des groupes d'individus autrement encadrés.
Ainsi, ce sont les liens faibles qui permettent la circulation de l'information dans un milieu plus vaste alors que dans les liens forts elle risque de rester dans le même milieu. Les liens faibles sont alors le moyen par lequel l'individu a accès à une information qui n'appartient pas à son milieu restreint. Ce phénomène est appelé la force de liens faibles ( il est formulé par Granovetter au début des années 1970).
Pour vérifier sa loi, il a fait une enquête sur 300 employés et s'est rendu compte que la majorité des salariés américains a trouvé son emploi grâce à ses relations qualifiées de liens faibles. Dans cette enquête, il a également été demandé aux employés de définir la fréquence des rencontres avec la personne qui leur a fourni cette opportunité.
 La réponse la plus fréquente,  a été plus de 2 fois par semaine pour 16,7% des interrogés, contre
55.6 %, occasionnellement, soit moins de 2 fois par semaine et rarement (1 fois par an ou mois) pour 27,8%. A partir de ces découverts Granovetter change l'image des liens faibles perçus comme la source d'anomie ou de déclin de la cohésion sociale. Il annonce que les liens faibles peuvent plutôt servir comme  instruments indispensables aux individus pour saisir certaines opportunités qui s'offrent à eux, ainsi que pour leur intégration au sein de la communauté et déclare que les liens forts provoquent la fragmentation sociale.

 La théorie «des 6 degrés de séparation» démontre aussi la puissance de cette force de liens faibles.
Elle montre que tous les individus sont liés avec les autres par au maximum 6 degrés de séparation.


Sur Viadéo ainsi que récemmentsur Facebook, un système a même été développé pour permettre à l'internaute de maintenir la mixité de ses liens tout en développant ses contacts. Pour cela, il peut répartir ses contacts directs ou indirects par niveaux relationnels. Par exemple, il peut avoir 25 contacts directs, 324 de second niveau, 15572 de 3ème et 246233 contacts de 4 ème niveau. Ce système simple d'utilisation et particulièrement apprécié par les internautes permet ainsi le développement de façon exponentielle des liens sur les réseaux sociaux et, par conséquent, le renforcement de l'influence des réseaux sociaux sur une population.

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